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Vertbaudet : soutien à une lutte exemplaire ! - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Vertbaudet : soutien à une lutte exemplaire !

Le 23 mai 2023, un rassemblement à Paris, en soutien aux grévistes de Vertbaudet, entreprise de puériculture implantée dans le Nord, a renforcé la visibilité nationale de cette lutte emblématique de la violence patronale et gouvernementale à l’égard de la classe ouvrière.
En effet, toutes les caractéristiques de cette violence de classe se trouvent concentrées dans le scénario vécu par les 72 travailleuses (essentiellement des femmes…) et travailleurs qui sont en grève reconductible depuis le 20 mars pour leurs salaires, leurs conditions de travail et des embauches
 :

D’abord l’exploitation insupportable que dénoncent ces travailleuses :
Les quelque 250 préparatrices de commandes, qui travaillent debout à la chaîne, font en moyenne 22 kilomètres par jour ; elles sont payées au SMIC, même après plus de 20 ans d’ancienneté ; un salaire qui permet tout juste de « survivre », mais pas de vivre dignement (sans parler des femmes contraintes de travailler à temps partiel, qui gagnent moins de 1000 euros par mois…). L’entreprise, elle, se porte bien : après être passée entre les mains du groupe La Redoute, de la famille Pinault et du fonds d’investissements Alpha, Vertbaudet est rachetée par le fonds d’investissements Esquistone Partners Europe en juillet 2021, dont le principal actionnaire est le fils de François Fillon ; opération juteuse, puisque, avec un bénéfice de 27 millions d’euros en 2022, le groupe s’affiche comme « le premier e-commerçant européen dans l’univers de l’enfant »…

En mars 2023, lorsqu’elles apprennent que le résultat de la « NAO » (négociation annuelle obligatoire) est 0% d’augmentation des salaires, la colère s’organise : un tiers d’entre elles se mettent en grève, et installent un piquet de grève pour rendre visible leur mobilisation et tenir sur la durée ; la plupart d’entre elles n’ont jamais fait grève, et malgré les multiples difficultés, y sont encore, deux mois plus tard…

Ensuite la collaboration de classe des organisations syndicales FO et CFTC, qui signent un accord « indigne » avec la direction :
« Les dernières négociations annuelles obligatoires (NAO) ont été indignes. Elles n’ont permis d’obtenir qu’un jour de congé de déménagement, un autre pour enfant malade et un dernier pour conjoint malade. À cela s’ajoute une prime de partage de la valeur de 650 euros pour un temps plein, mais beaucoup d’entre nous sont à temps partiel et ne la toucheront pas dans sa totalité - cette maigre prime ne comptera pas pour la retraite - », précise une des grévistes, ajoutant : « Force Ouvrière et la CFTC ont à leur tête des agents de maîtrise ou des cadres. On ne se retrouvait pas dans les revendications de ces syndicats. Il nous fallait un syndicat qui nous représente ». D’où la création, en 2021 seulement d’une section CGT qui, début 2023, pour ses premières élections, obtient la seconde place dans le collège ouvrier.

Enfin, la répression menée par la direction, avec le concours de la préfecture et des forces de police :
Le 16 mai au matin, les 72 grévistes ont été délogés par la police. Protégés par l’intervention policière, des salariés non grévistes ont démantelé le piquet de grève au même moment. La veille, sur ordre de la direction, la police était déjà intervenue sur le piquet de grève et avait interpellé 2 militants non-salariés du site, placés en garde à vue. Avant cela, fin avril, Vertbaudet avait recruté 84 travailleurs intérimaires, destinés évidemment à remplacer les 82 grévistes ; la justice bourgeoise, saisie par la CGT, a donné raison à cette action de la direction, pourtant d’atteinte évidente au droit de grève. Autre épisode d’intimidation par la violence : dans la soirée du mardi 16 mai, un délégué syndical CGT de Vertbaudet a été embarqué devant chez lui par des policiers en civil. Plaqué sur sa voiture devant son enfant, il a été embarqué dans un véhicule banalisé aux cris de « sale gréviste !  » Gazé, frappé, humilié, ayant subi des crachats à la figure et des atteintes à sa dignité, il a finalement été jeté de leur véhicule sur la commune de Ronchin (59) et délesté de son portefeuille.

La première conclusion à tirer de ces événements est d’abord celle du courage, de la créativité et de la ténacité dont sont capables les ouvrières et ouvriers en lutte contre leur patronat, dans un contexte d’arbitraire, d’intimidation et de violence policière accrus sous la présidence de Macron.

De ce point de vue, on peut saluer l’appel lancé par la CGT nationale à un soutien actif, à travers les deux rassemblements des 22 et 23 mai (à Tourcoing puis à Paris), l’appel de la Secrétaire générale de la CGT à « toutes formes d’initiatives » de la part des militants CGT, le boycott des produits Vertbaudet, et la solidarité financière.

Mais pour les communistes, l’analyse et le discours de classe nécessitent que soient également ciblés non seulement la responsabilité du patronat et gouvernement Borne/Macron dans toutes les attaques portées contre le monde du travail (pensons à la longue série de luttes inédites engagées depuis plusieurs années pour les salaires et les emplois dans des entreprises du secteur commercial telles qu’Amazon France, Leroy Merlin, Carrefour, Auchan, etc.), mais aussi le système d’exploitation lui-même, à savoir le capitalisme-impérialisme  : fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange entre les mains d’une minorité d’exploiteurs, ainsi que sur l’accroissement maximum de leurs profits dans le cadre d’un environnement toujours plus concurrentiel, ce mode de production et d’échange ne permet plus du tout de répondre aux besoins et aux aspirations des travailleurs et de la population.

En 2022, alors que l’inflation des prix a continué d’augmenter, que les salaires n’ont pas suivi et que la politique anti-ouvrière et antipopulaire des monopoles s’est intensifiée, les profits du CAC 40 se sont maintenus à un niveau-record chiffré à plus de 138 milliards d’euros tandis que les dividendes ont poursuivi leur croissance à 67 milliards d’euros et 25 milliards en rachats d’actions. Les patrons ont eux engrangé 6,6 millions d’euros en moyenne.

S’agissant de l’aspiration à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le capitalisme ne peut pas y répondre, comme le confirment les conditions d’exploitation spécifiques au travailleuses : salaires inférieurs de 28% dans le privé et de 12% dans le public, pensions inférieures de 28%, et taux de pauvreté des femmes retraitées (moins de 1000 euros bruts par mois) égal à 37% contre 15% chez les hommes. Et la scélérate réforme des retraites portée par le gouvernement Macron-Borne va aiguiser ces inégalités, puisque les premiers calculs annonçaient que les femmes travailleuses devraient travailler entre 2 et 4 mois de plus que leurs collègues masculins pour avoir une carrière complète ; qu’elles seraient encore plus nombreuses qu’aujourd’hui à devoir attendre 67 ans afin d’annuler la décote (20% aujourd’hui, contre 10% chez les hommes) et que les mères, qui aujourd’hui partent à 62 ans, devraient attendre deux ans de plus. Dénoncée par Marx, la double peine infligée à la femme travailleuse perdure à travers les contraintes subies : précarité, temps partiels contraints, carrières interrompues pour s’occuper des enfants faute de crèches en nombre suffisant, renoncement aux heures supplémentaires rémunérées face à la lourdeur des tâches domestiques…

Face à ces constats, le régime capitaliste apparaît pour ce qu’il est : un obstacle fondamental au progrès humain.

Il nous faut donc penser la réalisation d’une société alternative.
Pour le PCRF, il s’agit du Socialisme-Communisme
, fondé sur la propriété collective et socialisée des moyens de production et d’échange, sur la construction d’un État qui assure le pouvoir réel de la classe laborieuse sur celle de ses anciens exploiteurs (« dictature de classe »), ainsi que sur une planification centralisée et démocratique de la production, seul mode de production permettant de répondre aux besoins, aux aspirations de tous les travailleurs, et aux enjeux actuels qui se posent à la société humaine.

C’est parce que toute la démarche du Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) repose sur la démonstration que seul le renversement révolutionnaire du capitalisme-impérialisme et l’édification du socialisme-Communisme permettront la résolution de tous les enjeux qui se posent à la société humaine que nous avons lancé les campagnes « Accusons le capitalisme », et notamment celles « Contre la vie chère » et « Pour les libertés démocratiques. »

Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) exprime son soutien fraternel aux travailleuses de Vertbaudet en lutte et s’associe à la campagne de solidarité financière (cagnotte Leetchi)
Vous pouvez également signer la pétition initiée par la CGT.

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