GM&S (La Souterraine) : Soutien aux travailleurs en lutte pour leurs emplois !
Plus d’une centaine de salariés de l’équipementier automobile creusois GM&S Industry, menacé de liquidation, se sont rassemblés vendredi 16 juin après-midi à proximité de Bercy où s’est tenue une réunion de la « cellule de crise » sous l’égide du ministre de l’Economie (Bruno Le Maire) et à quelques jours des législatives.
A sept jours aussi d’une audience devant le tribunal de commerce de Poitiers, l’entreprise de 277 salariés n’a fait pour l’heure l’objet d’aucune offre ferme de reprise et l’Etat propose "comme seule solution une reprise à 140 salarié(e)s par le Groupe GMD", leader français de l’emboutissage. Selon les syndicats, le repreneur potentiel a jusqu’à présent fait une lettre d’intention pour une reprise qui porterait sur le maintien de 110-120 emplois.
Deuxième employeur privé de la Creuse, l’entreprise GM&S Industry est en redressement judiciaire depuis décembre — son troisième redressement en huit ans. Les salariés demandent à l’Etat d’intervenir pour reporter l’audience du 23 au 30 juin, fin de la période d’observation. Ils revendiquent aussi une prolongation de cette période d’observation de trois mois, financée par les constructeurs automobiles Renault et PSA. "Les gens commencent à en avoir marre, ça fait six mois que ça dure", note une salariée, 56 ans dont 35 passés dans l’entreprise. "Les politiques nous mènent en bateau" et GMD "n’a pas défini de programme industriel pour le site", "on ne sait pas ce qu’il veut faire", soupire-t-elle. A ses côtés, un autre salarié : "La cellule de crise a presque tout prévu pour le PSE (plan de « sauvegarde » de l’emploi), ils vont nous former !", ironise ce salarié ayant 36 ans d’ancienneté. "A 50 ans on sera des chômeurs formés, car il n’y a pas d’industrie".
Les salariés ont repris mardi 13 juin le blocage de leur usine à La Souterraine, après une première occupation du 11 au 23 mai, dans le but de "faire évoluer les offres" et de maintenir la pression sur les constructeurs. Hormis la Loi travail et quelques autres mesures antipopulaires, le président Macron avait fait sa première promesse aux ouvriers lors d’une rencontre avec les salariés le 9 juin en HauteVienne, de "contacter lui-même plusieurs partenaires et repreneurs potentiels, en plus de GMD", et cette promesse il ne l’a pas tenue…
La lutte pour sauver La souterraine est devenue un symbole de lutte contre les fermetures d’entreprises, pour sauver les emplois. La question d’en faire une lutte nationale est encore d’actualité. Il n’est pas trop tard, pour autour d’une journée d’action et de grève, appeler l’ensemble des entreprises menacées à faire front commun dans tout le pays. Une confédération dite de lutte comme la CGT doit lancer un appel à la solidarité de classe et à la grève nationale pour sauver toutes les entreprises menacées de fermeture par le capitalisme. Localement, les ouvriers et les employés de ces entreprises, avec les populations, doivent bien sûr s’organiser en comités larges de défense de l’emploi. Mais, on le voit bien, la lutte urgente pour sauver ces emplois se heurte durablement à la fois à la propriété privée des usines et aux décideurs monopolistes que sont les grands groupes automobiles. Le PCRF lutte pour la nationalisation sans indemnités de ces monopoles rapaces : nous avançons la revendication démocratique de création d’un vaste pôle de service public par la nationalisation avec contrôle ouvrier des grands groupes automobiles et de leurs sous-traitants, afin de satisfaire les besoins, et d’assurer les emplois. Ces nationalisations par la lutte ne sont pas un but en soi, fondées principalement sur une lutte permanente pour la satisfaction des besoins, elles se heurteront tôt ou tard à l’Etat capitaliste (organisation de la classe dominante), d’où l’aggravation dans tous les domaines de la contradiction antagonique capital/travail, jusqu’au processus révolutionnaire pour une société où nous déciderons de tout.