Soutien aux travailleurs de l’Education, aux parents et lycéens en lutte !
D’un protocole à l’autre..., c’est toujours au service du capital contre l’école publique !
Aucune considération envers les personnels de l’Éducation Nationale. C’en est presque une coutume pour le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, qui a récemment multiplié les provocations en déclarant dans une interview « on ne fait pas grève contre un virus » à propos de la grève du jeudi 13 janvier 2022. Ajouté à ceci la question des protocoles très changeants, dont un a été annoncé via une interview dans la presse payante le dimanche 2 janvier, alors qu’il était applicable le lendemain pour la rentrée !
Les personnels de l’Éducation Nationale (EN) font-ils « grève contre un virus » ? La phrase peut paraître absurde à l’écoute, mais elle relève de tout le mépris dont témoigne le ministre Blanquer. Sa phrase choc a pour objectif de rendre invisibles les réalités concrètes que traversent les personnels de l’EN depuis plusieurs années, amplifiées par la crise sanitaire et la multiplication des protocoles. Car les enseignants, AED (Assistants d’éducation) et CPE (Conseillers principaux d’éducation) font grève pour de meilleurs moyens donnés pour assurer la continuité pédagogique et former les élèves, dans un contexte plus global de casse du service public et d’austérité des budgets de l’EN. Depuis début janvier, combien d’élèves des écoles sont placés dans le couloir par manque de salles disponibles, en attendant que leurs parents viennent les chercher ? De plus, il est courant de voir les vies scolaires des collèges et des lycées débordées à cause d’un manque de personnels et de salles pour garder les élèves positifs ou cas contacts en isolement. Notons par ailleurs qu’un changement de protocole implique le fait que les AED et CPE doivent téléphoner aux parents d’élèves pour leur expliquer les nouvelles mesures à suivre.
Capteurs de CO2, masques chirurgicaux et masques FFP2, purificateurs d’air et personnel supplémentaire : telles sont les revendications pour plus de protection des personnels comme des élèves. Face à l’incurie et au mépris du gouvernement, la mobilisation du 13 janvier a obtenu le soutien des parents d’élèves. Si bien que Jean-Michel Blanquer est amené à insinuer que la colère est instrumentalisée par des « opposants » et qu’il faut faire « l’unité de la Nation autour de son école »… Mais les faits sont têtus, et son « École de la confiance » n’en inspire aucune.
Cette crise révèle davantage les dégâts causés par le capitalisme et les monopoles capitalistes sur le devenir de l’école publique. Lorsque la crise sanitaire n’est pas affrontée grâce aux leviers démocratiques, c’est-à-dire grâce à une politique en lien avec ceux et celles qui travaillent et qui connaissent les réalités du terrain, on assiste au déploiement de pratiques managériales et méprisantes d’un ministère qui poursuit sa politique de casse de l’EN. Or le système capitaliste, fondé sur une dictature de la classe des possédants, est en totale incapacité de mettre en œuvre réellement ces leviers démocratiques.
On voit de surcroît que la crise sanitaire est une opportunité pour accentuer la casse de l’école publique, au détriment des personnels mais surtout des apprentissages et de l’éducation des élèves, les futurs travailleurs et travailleuses.
La défense d’une éducation gratuite, universelle et de qualité passe par l’organisation de la colère des personnels de l’éducation et des parents d’élèves, comme le prouve cette journée de forte mobilisation. Mais cette colère doit aussi poser la question du renversement de l’État bourgeois français, qui est un instrument des monopoles capitalistes pour appliquer des politiques qui sont en leur faveur et non dans l’intérêt du peuple-travailleur et de la jeunesse.