Retraites : Non à la casse du système par répartition
Une fois de plus, c’est le 18 juillet, en pleine période de vacances que le rapport présenté par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, a été rendu public : Emmanuel Macron et le gouvernement Philippe sont concentrés sur l’élaboration et l’adoption de la réforme des retraites promise par le candidat d’En Marche en 2017.
Celle-ci comporte la mise en place de la retraite par points, comme appliquée en Suède : les cotisations salariales et patronales seront converties en points sont reversées sous forme de pension lors du départ à la retraite, et un bonus-malus sera réservé pour ceux(celles) qui partent en retraite au-delà de l’âge légal. En Suède, cette réforme a eu pour conséquence une baisse de 30% des pensions de retraite et l’obligation pour de nombreux retraités de continuer à travailler jusqu’à 70 ans voire plus pour continuer de vivre à peu près correctement.
En France, les conséquences seront catastrophiques pour les travailleurs(es) : disparition de la durée de cotisation pour toucher sa retraite, valeur fluctuante pour la pension de retraite à cause du caractère fluctuant du point en fonction de différents critères (économiques, politiques…), calcul de la retraite à partir de l’ensemble de la carrière pour les salariés(es) du privé (et non plus des 25 meilleures années), suppression des 42 régimes spéciaux (pour la plupart favorables aux travailleurs(es) et fruits de dures luttes pour l’amélioration des conditions de travail et de vie), et un allongement de l’âge de départ en retraite pour bénéficier d’une retraite complète…
En plus de se reposer sur le principe du « chacun pour soi, chacun seul, chacun sa merde », cette réforme des retraites entrainera également la casse des salaires et des conditions de vie pour tous les travailleurs(es). Depuis plusieurs décennies maintenant, les différents gouvernements successifs qu’ils soient de droite ou de gauche ont fait passer d’importantes reformes pour casser progressivement le système des retraites fondé sur la retraite par répartition (Balladur en 1993, Fillon en 2003, Woerth en 2010…).
La retraite par répartition, principe fondamental du financement de la retraite en France aujourd’hui, consiste à alimenter directement les pensions de retraite par les cotisations prélevées au même moment dans ce but sur la population active. Il s’oppose au système de retraite par capitalisation dans lequel chaque travailleur(e) accumule son propre stock de capital qui servira à financer sa propre pension. La retraite par repartions est devenue le système de financement des retraites en France suite à la grande victoire antifasciste de 1945. À cette époque, le rapport de forces s’est infléchi en faveur du peuple travailleur sur le terrain de la lutte des classes, sous la direction politique et idéologique du mouvement communiste mondial qui sortait de la guerre de 1939-1945 avec un prestige renforcé, dû au rôle et aux gigantesques efforts décisifs de l’Union soviétique ainsi qu’au rôle d’avant-garde joué par les différents partis communistes dans la résistance face au fascisme, y compris en France d’ailleurs où le Parti communiste français (PCF) y voyait son influence et son prestige renforcés, affublé par le glorieux nom de « Parti des 75000 fusillés ». Toutes les grandes conquêtes sociales et démocratiques du peuple travailleur sont le résultat de la lutte des travailleurs(es) dans des conditions très difficiles. À chaque relâchement des travailleurs(es) sur le terrain de la lutte des classes, le grand capital en profite pour casser les conquêtes passées parce qu’il faut casser les salaires et les conditions de travail et de vie afin d’extraire toujours plus de plus-value.
En URSS, premier état ouvrier au monde, la longévité est passée de 32 ans avant la Révolution d’Octobre, à 74 ans pour les femmes et 70 ans pour les hommes dans les années 70. La pension de retraite, versée par l’Etat, se situait entre 50 et 100% du salaire mensuel. Les hommes pouvaient prétendre à la retraite à 60 ans à condition d’avoir travaillé 25 ans, et à 55 ans après 20 ans de travail pour les femmes. Ce système de retraite était possible car le peuple travailleur, ayant renversé le capitalisme de manière révolutionnaire, a construit une société dans lequel il s’est constitué en classe dominante, socialisé les moyens de production et d’échange, organisé son appareil d’État, et planifié la production en fonction des besoins des populations et des territoires. Cette société s’appelle le socialisme-communisme.
Aujourd’hui : le capitalisme est confronté à une crise caractérisée par une aggravation des conditions de travail et de vie des travailleurs, une crise environnementale de plus en plus aiguë, une crise politique et institutionnelle sans précédent, et un danger de guerres et de tensions plus aiguisées. Plus cette crise s’aggrave, plus le capitalisme fait preuve de son obsolescence, rendant impossible toute politique progressiste et démocratique.
Tout en soutenant la contestation contre la réforme des retraites voulue par la bourgeoisie monopoliste et ses laquais, Macron et Philippe, le Parti communiste révolutionnaire de France (PCRF) appelle tous les travailleurs(es) à venir la rejoindre, à l’intensifier par d’autres moyens d’action, et à renforcer la solidarité de classe.