Conforama : le mépris sans limite !
Le mercredi 16 octobre 2019, 8 magasins Conforama étaient en grève, à l’appel de plusieurs syndicats, pour dénoncer le mépris scandaleux que signifie à leur égard le montant des indemnités de licenciement proposées par la direction : 1.000 euros entre zéro et 10 ans d’ancienneté, portés à 2.000 euros entre 10 et 20 ans et 2.500 euros au delà.
Alors qu’ils ont déjà subi l’annonce, en juillet, de la fermeture de 32 magasins, de celle de 10 magasins Maison Dépôt, provoquant 1.900 suppressions de postes sur un total de 9.000, ils doivent subir l’humiliation de ces indemnités qualifiées d’ "indécentes", ’’honteuses" et "ridicules" par les salariés.
Leur colère est d’autant plus légitime que selon le responsable CGT, le plan social imposé résulte clairement d’une gestion défaillante : « L’achat de parts dans la société de vente en ligne Showroomprive.com pour 150 millions d’euros, revendues moitié prix six mois plus tard, le contrat avec la Ligue 1 de football pour 24 millions d’euros, l’organisation de fêtes à l’Olympia et à la Pyramide du Louvre pour les 50 ans du groupe pour 1,5 million d’euros… » « Sans parler des malversations chez notre actionnaire Steinhoff, qui ne publie plus ses comptes depuis deux ans ».
Conforama est en effet une filiale de Steinhoff International, conglomérat sud-africain de production et de distribution de meubles, présent dans 30 pays au travers de 6500 magasins et possédant 17 usines, depuis 2011. Le groupe sud-africain avait annoncé la découverte d’un déficit de 6,5 milliards de dollars dans ses comptes, suite à une fraude comptable visant à gonfler artificiellement la valeur de l’entreprise, ainsi que la démission de son PDG en décembre 2017.
Le PCRF apporte donc son total soutien à cette lutte des travailleurs de Conforama, tout en rappelant le fond de cette affaire : il ne s’agit pas seulement d’une série de malversations commises par les dirigeants d’un grand groupe sud-africain, faisant payer les pots cassés aux salariés, mais il s’agit aussi de l’évolution structurelle du capitalisme au stade impérialiste ; en plus de la nécessité de casser les salaires et les conditions de travail et de vie et d’augmenter la productivité, cela se traduit aussi par des malversations comptables et financières plus nombreuses et plus intenses, pour conserver coûte que coûte le niveau des profits menacés par la baisse tendancielle du taux de profit et la concurrence de plus en plus exacerbée entre monopoles capitalistes.
C’est donc bien ce régime capitaliste qui, intrinsèquement, produit les causes et les effets de la souffrance infligée aux travailleuses et travailleurs. C’est à ce régime qu’il faut s’attaquer, au-delà des luttes légitimes contre les patrons scélérats.
Dans une société socialiste, société dans laquelle le peuple travailleur se sera organisé en classe dominante, aura socialisé les moyens de production et d’échange, et où la production sera démocratiquement planifiée selon les besoins des populations et des territoires, toutes les malversations seront sévèrement condamnées, le chômage sera inexistant, et chacun chacune pourra s’offrir une existence décente ainsi qu’à sa famille.