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Rencontre entre la direction du PCRF et le camarade Vagenas, secrétaire à l’International du KKE - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Rencontre entre la direction du PCRF et le camarade Vagenas, secrétaire à l’International du KKE

Le secrétaire général, la secrétaire générale adjointe et le secrétaire international du PCRF ont rencontré le responsable des relations internationales et plusieurs autres membres du KKE à l’occasion de l’initiative parisienne du 14 janvier consacrée aux 100 ans de l’URSS. Il s’agissait d’une belle occasion d’aborder différents sujets avec les camarades grecs, que ce soit au niveau de la situation internationale ou nationale en France et en Grèce.

Le camarade Eliseos Vagenas, 1er secrétaire de la commission internationale du KKE a présenté la situation dans son pays. Au niveau de la lutte syndicale, le PAME (Front militant des travailleurs grecs), front syndical regroupant les syndicats les plus combatifs sur les positions de classe, est aujourd’hui la première force dans les unions locales. Le KKE a une grande influence au sein de cette structure qui est une force motrice de la FSM. Au niveau de la jeunesse, la liste soutenue par la Jeunesse Communiste de Grèce (KNE) est arrivée première dans les universités aux dernières élections étudiantes. Ces éléments montrent que le KKE est reconnu dans les luttes. En plus d’être le 4ème parti du pays avec 15 députés et le plus grand parti marxiste-léniniste en Europe, le KKE est implanté dans toutes les régions de Grèce. Pour l’instant, le parti ne peut pas se vanter d’une énorme percée électorale, mais le travail au niveau local et dans les entreprises porte ses fruits dans l’organisation des travailleurs. Dans ce sens, l’importance de la construction de l’alliance populaire sociale a été soulignée. La construction d’une telle alliance a pour objectif de forger un front révolutionnaire en cas de situation révolutionnaire avec notamment la volonté de rallier la paysannerie aux travailleurs les plus combatifs. Les élections sont vues avant tout comme un moyen de renforcer les luttes, ce qui va dans le sens de cette alliance sociale.

La Grèce est membre de l’OTAN et abrite plusieurs bases militaires de cette structure impérialiste, ce qui contribue à entretenir les tensions en Méditerranée et dans les Balkans. La Grèce sert d’intermédiaire au niveau de la fourniture d’armes à l’Ukraine et de base arrière. Elle est donc en danger direct et des mobilisations sont en cours pour bloquer ces envois. Des manifestations ont lieu devant les bases militaires et les dockers des ports se mettent souvent en grève pour refuser d’envoyer les armes pour alimenter les guerres impérialistes.

L’accent a également été mis sur la lutte contre l’opportunisme et notamment la social-démocratie représentée par Syriza ou PASOK. Cette lutte fait émerger la nécessité de coordonner la position internationaliste et anti-impérialiste dans chaque pays. Les divergences au sein de l’Initiative Communiste européenne ont mis en évidence l’existence des partis renégats qui se sont rangés derrière leurs bourgeoisies ou bien ont soutenu l’un des camps impérialistes sous prétexte de la lutte contre l’impérialisme et le fascisme. Les questions qui divisent le mouvement communiste international aujourd’hui concernant surtout l’analyse de l’Etat chinois et son économie ainsi que la guerre en Ukraine et l’analyse de l’impérialisme. Dans ces conditions, il apparait difficile de continuer l’ICE de la même façon. L’Histoire a montré que les guerres impérialistes, mondiales, provoquent systématiquement des scissions et des divisions dans le mouvement communiste. Face à ces divisions, des mesures doivent être prises pour développer la coordination des partis ayant des positions internationalistes et pour couper les relations avec les partis ayant rejoint les positions du social-chauvinisme ou de soutien à des Etats impérialistes. Certains soutiennent même les secteurs bourgeois nationaux de leur pays au nom d’une souveraineté. L’objectif est d’avoir une structure plus intégrée et coordonnée au niveau international afin de ne pas se limiter à la simple tribune de rencontre. La situation pourrait se clarifier en 2023.

Les camarades du KKE partagent la vision du PCRF sur le schéma erroné selon lequel certains Etats européens seraient totalement soumis aux intérêts des Etats-Unis ou de l’Union européenne. C’est le cas de la France, puissance dominante au sein de l’UE, mais c’est aussi le cas de la Grèce. La bourgeoisie grecque profite de la guerre pour se renforcer et augmenter ses profits grâce au transit des marchandises (frêt maritime, position de leadership mondial de sa marine marchande). De par sa position géographique, la Grèce se trouve en première ligne d’un potentiel conflit inter-impérialiste plus global en Europe, voir notamment les tensions avec son voisin turc. L’analogie avec les guerres mondiales inter-impérialistes a donc du sens.

Cependant le champ national reste prioritaire pour la lutte des classes. La base de l’accumulation du capital reste avec les monopoles nationaux de chaque pays. L’histoire a montré qu’à chaque révolution, plusieurs pays rejoignaient la voie socialiste, ce qui montre la nécessité de voir les choses dans leur dynamique. La lutte nationale est étroitement liée à la lutte internationale. Notre parti a exposé ses analyses sur l’impérialisme français aujourd’hui et les contradictions apparues avec les Etats impérialistes de l’UE ou en dehors. Ceci peut se retrouver aisément dans nos brochures « Les communistes face à l’UE » ou « Guerre en Ukraine : les tâches des communistes ». Nous avons signifié que mettre à mal la loi de l’inégalité de développement comme le font certaines organisations communistes amène à une remise en cause de la théorie de la révolution socialiste dans un pays ou une série de pays.

Le Parti Communiste de Cuba a aussi été évoqué. Le KKE a évoqué certains débats avec le PCC comme par exemple la question de l’Empire, de l’impérialisme et des mouvements latino-américains de gauche. Les réformes économiques à Cuba poussent aujourd’hui à un renforcement de la loi de la valeur sans précédent. Il y a par exemple désormais la possibilité d’avoir des entreprises privées de 100 salariés sur l’île. Les différences au niveau social augmentent. Comme notre Parti, le KKE défend le socialisme à Cuba. Le fait que les mesures spéciales prises soient présentées comme des reculs, qu’il faudra les reprendre dès que possible et que la lutte idéologique est menée contre les mentalités bourgeoises, sont un facteur décisif de notre soutien au socialisme à Cuba. Nous avons aussi débattu de la RPDC et avons exprimé ce que notre Parti voit des traits généraux du socialisme en Corée.

La question du fascisme et de la fascisation a été posée aux camarades du KKE qui estiment qu’aujourd’hui il est très dangereux de vouloir diviser les Etats bourgeois en Etats fascistes et Etats démocratiques, car cela pourrait mener à abandonner la lutte des classes par les communistes au profit d’une prétendue lutte contre le fascisme, alors que le grand capital est au pouvoir partout (stade impérialiste). Au niveau historique, la Seconde guerre mondiale était une guerre juste pour l’URSS, qui était un Etat socialiste et a su construire une alliance tactique pour combattre le fascisme de Hitler et se protéger. En revanche, les Etats impérialistes, y compris alliés de l’URSS, ne cherchaient qu’à se partager les colonies. Cependant aujourd’hui, il n’y a plus d’URSS et il n’y a pas de parti à prendre pour un camp impérialiste ou un autre. Comme le KKE, nous démontrons que la tactique du Front populaire et de Front uni international a pu, étant mal comprise et non liée dialectiquement à la lutte pour le socialisme, réactiver des opportunismes sur l’étapisme, la question de l’État et l’analyse de la social-démocratie.

La question de l’armée a été abordée et les camarades sont sur les mêmes positions que notre Parti (voir par exemple notre campagne pour les libertés démocratiques) sans que nous nous soyons concertés. La position est certes léniniste, mais est souvent incomprise surtout en France. Les camarades du KKE ont fait part de leur expérience. Le service militaire est obligatoire en Grèce, les membres de la KNE ont l’obligation de faire le service pour être adhérents. Les membres du KKE qui rejoignent l’armée informent le parti pour pouvoir mettre en place la tactique pour organiser les travailleurs mobilisés. L’un des députés du KKE était militaire de métier et d’autres cadres du parti étaient également soldats. Le problème des objecteurs de conscience est donc écarté, car le parti voit un intérêt évident à ce que ses membres fassent leur service militaire tout en gardant la ligne communiste. Ceci est une application de la tactique de la dislocation de l’armée (Lénine). Lénine explique de nombreuses fois que le travail communiste en direction de l’armée, dernier rempart de la bourgeoisie, commence dès la phase pacifique ; à la question des femmes révolutionnaires, il explique comment elles doivent se réjouir que l’armée bourgeoise appelle leurs enfants et qu’elles devront également se réjouir quand les femmes seront appelées dans l’armée afin d’y apprendre l’art militaire. « Une classe opprimée qui ne s’efforcerait pas d’apprendre à manier les armes, d’avoir des armes, cette classe opprimée ne mériterait que d’être traitée en esclave », Lénine.

Ont enfin été abordées les questions de coopération et de coordination entre nos deux partis frères. La rencontre a duré plus de trois heures et a été interrompue par les obligations de nos dirigeants pour le début de l’initiative parisienne. Ce fut une forte rencontre internationaliste et nous avons remercié chaleureusement le camarade Vagenas pour sa demande d’échanges et sa venue à Paris.

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