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Alain Griset et les autres : record de mises en examen de ministres et collaborateurs politiques d’Emmanuel Macron... - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Alain Griset et les autres : record de mises en examen de ministres et collaborateurs politiques d’Emmanuel Macron...

Au moment de l’élection présidentielle de 2017, le parti En Marche ! (actuellement nommé La République en Marche) et à travers lui, son candidat et fondateur Emmanuel Macron, avait pris soin de réserver tout une partie de son programme à l’importance de rendre la vie publique « morale ». On nous promettait une vie publique « morale », c’est-à-dire transparente et exempte de manipulations par les détenteurs du pouvoir, que ce dernier soit législatif ou exécutif (selon les mots du programme, « il faut donc aller plus loin dans la transparence et l’exigence »).

Dans la onzième partie du programme en question, intitulée « Une démocratie rénovée », est énoncé : « Des pratiques que l’on pensait impossibles, parce qu’elles sont à l’évidence inacceptables, sont en réalité répandues – comme l’embauche par les élus de membres de leur propre famille ». Cette référence évidente à l’affaire des emplois fictifs impliquant François Fillon, également candidat aux élections présidentielles, accolée au projet d’une « grande loi de moralisation de la vie publique » présenté dans le programme, visait à montrer l’attachement particulier d’Emmanuel Macron au renforcement d’une certaine éthique politique.

Ce que proclamait son programme, la composition de ses gouvernements le dément.

Au cours du quinquennat Macron, deux gouvernements se sont succédé : le gouvernement mené par Édouard Philippe (du 21 juin 2017 au 3 juillet 2020) et celui mené par Jean Castex (formé le 6 juillet 2020 et encore en activité). Si certains ministres ont conservé leur poste d’un gouvernement à l’autre, la composition de ces derniers a tout de même significativement changé, notamment à travers les ministères des secteurs-clés (santé, justice, intérieur…).

Une caractéristique commune unit cependant de nombreux ministres, quel que soit le gouvernement auquel ils ont appartenu : leur mise en examen pour des infractions liées à leurs activités et à leur position au sein des pouvoirs publics, et ce au cours de leurs mandats ministériels.

Au sein du premier gouvernement sous la présidence d’Emmanuel Macron, avec Édouard Philippe pour premier ministre, pas moins de trois ministres ont été mis en examen. Nicole Belloubet, à l’époque ministre de la Justice, pour non déclaration d’une partie de son patrimoine et prise illégale d’intérêt. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, pour conflit d’intérêts dans le secteur de l’édition. Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a vu mise en cause son impartialité dans la fonction.

La fin du gouvernement d’Édouard Philippe ne signera pas la fin des mises en examen visant les ministres d’Emmanuel Macron. Le gouvernement Castex ne fera pas exception à ce qui, sous la Présidence actuelle, semble être une règle. Deux autres ministres seront mis en examen dans son gouvernement : Alain Griset, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, est soupçonné de déclaration incomplète ou mensongère de sa situation patrimoniale et de ses intérêts et condamné aujourd’hui en première instance à 6 mois de prison avec sursis (encore un démissionnaire du gouvernement...). Il a également été signalé auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, en raison d’un soupçon d’abus de confiance. Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, est actuellement mis en examen par la Cour de Justice de la République pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir utilisé sa fonction de Garde des Sceaux pour se venger de certains magistrats du Parquet National Financier qui avaient mené des investigations pour identifier l’informateur de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire Bismuth. Il aurait également profité de sa fonction pour « régler ses comptes » avec les acteurs d’anciennes affaires qu’il avait eu à traiter lorsqu’il était avocat. Il devient par ailleurs le premier Garde des Sceaux à être mis en examen par cette cour spéciale. On n’oublie pas non plus François Bayrou ministre, obligé de démissionner, mais recasé commissaire au Plan, ainsi que Richard Ferrand, obligé de démissionner également et recasé Président de l’Assemblée nationale...

L’énumération de ces affaires, pourtant déjà éloquente, n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg. Si nous élargissions le recensement aux affaires qui ont eu lieu avant la nomination au poste de ministre, mais durant d’autres mandats de fonction publique, d’autres ministres apparaîtraient sur cette liste, de même que le palmarès de certains augmenterait significativement.

A fortiori, si nous ne prenons pas en compte uniquement les collaborateurs gouvernementaux, mais aussi les collaborateurs politiques d’Emmanuel Macron dans leur globalité, les affaires se multiplient et se révèlent être de diverses natures (parmi les plus connues, citons ici les affaires Benalla pour lesquelles le principal intéressé a été condamné cette année à trois ans de prison, dont un ferme).

La quantité mais également la qualité de ces infractions sont révélatrices du fait que l’État bourgeois n’est qu’un outil de domination de la classe bourgeoise.

Quantitativement, leur systématisation expose l’interdépendance entre la conservation des monopoles, l’entretien d’une oligarchie financière et l’exercice du pouvoir politique.

Qualitativement, l’ensemble de ces infractions, bien que différentes dans leur réalisation (conflits d’intérêt, non déclaration de patrimoine, abus de confiance, voire violences ou port illégal d’une arme) poursuivent toutes le même objectif : utiliser la machine d’État pour asseoir sa domination afin d’accaparer richesses et privilèges, et ce en toute impunité. En témoignent ici les faibles peines prévues par le Code Pénal pour ces infractions et à plus forte raison la faiblesse des peines effectivement infligées par les tribunaux, lorsque les poursuites sont menées à leur terme.

Servant les intérêts des monopoles et de l’oligarchie financière, l’État bourgeois n’est pas capable de faire reculer ces pratiques ; il est construit pour les protéger, afin de défendre l’enrichissement sous de nombreuses formes (patrimoine, intérêts, avantages...) d’une minorité, la classe bourgeoise, au dépend d’une majorité, le peuple-travailleur. Engels a démontré que ce sont les puissances d’argent qui s’accaparent la totalité du pouvoir : « La richesse exerce son pouvoir d’une façon indirecte mais d’autant plus sûre… premièrement par la corruption directe des fonctionnaires et deuxièmement par l’alliance du gouvernement et de la bourse ». Nous avons là la description imagée de la réalité du pouvoir du capital : direction indirecte des capitalistes qui délèguent la gestion quotidienne à des gérants loyaux et grassement payés (la haute bureaucratie d’Etat, les corps répressifs), le gouvernement étant l’expression moins d’une « alliance » que selon l’expression de Lénine d’une fusion des personnels dirigeant l’Etat et les entreprises. Ce que nous pouvons aisément démontrer par des exemples nominatifs contemporains...

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