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Conférence de Bruxelles : Intervention du SG du PCRF - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Conférence de Bruxelles : Intervention du SG du PCRF

À lire ci-dessous (et version téléchargeable en pdf sous l’article), l’intervention de Maurice Cukierman, Secrétaire général du PCRF, prononcée lors de la Conférence des Partis Communistes et Ouvriers d’Europe, à Bruxelles le 23 janvier 2017, sur le thème de la Révolution d’Octobre 1917.

Chers camarades,

Permettez-moi tout d’abord de remercier les camarades du Parti communiste de Grèce pour avoir de nouveau organisé cette conférence des Partis communistes européens, conférence qui est devenue au fil des années un événement marquant témoignant du maintien sur le continent européen du mouvement communiste, comme expression du mouvement ouvrier révolutionnaire.

En cette année du centième anniversaire de la Révolution d’Octobre, il est important que les Partis communistes et ouvriers reviennent sur cet événement marquant de l’histoire universelle non pas pour commémorer un événement, comme certains courants de la social-démocratie savent le faire à propos de la Commune de Paris, mais comme Lénine l’a fait à propos de cette dernière : pour en tirer tous les enseignements politiques et théoriques pour mener le combat d’aujourd’hui. C’est d’autant plus nécessaire que nous sommes confrontés aux conséquences de la défaite du socialisme réel qui a engendré une vague de boue opportuniste et révisionniste avec son cortège de trahisons, de renoncements, de pessimisme et d’état d’esprit capitulard.

La création de notre Parti communiste révolutionnaire de France il va y avoir quatre mois, au-delà des problèmes politiques particuliers à l’état du mouvement révolutionnaire en France, nous a amenés à réfléchir sur quelques questions en liaison justement avec l’expérience des bolcheviks, et les enseignements de Lénine autour de la révolution d’Octobre.

La première question c’est celle de savoir quel type de perspectives nous sommes capables d’offrir aux masses populaires qui souffrent des politiques barbares qui sont mises en œuvre dans chacun de nos pays : est-ce qu’on leur propose, sous prétexte de la défaite et du recul de la conscience révolutionnaire, de se consacrer à la seule lutte pour la défense des revendications et des droits acquis même habillée de quelques phrases sur un éventuel avenir socialiste mythique ? Est-ce qu’on appelle, en attendant des jours meilleurs, à « mettre l’humain » au premier plan en affrontant la crise écologique, appel saupoudré de quelques mesures sociales sur les retraites et la santé ? Nous nous avons considéré sur la base de l’analyse léniniste du stade impérialiste du capitalisme et de l’expérience, que notre rôle était d’appeler les masses populaires à se mobiliser contre la cause de leurs maux : le système capitaliste. Et qu’aucun des problèmes auxquels les masses sont confrontées ne peut être résolu de manière satisfaisante et pérenne sans que la mise en cause du capitalisme comme système ne soit mise en œuvre. L’expérience du Venezuela ne fait que confirmer cette analyse. Et pour ce qui est de l’Europe, il est clair comme le montre la politique de Syriza en Grèce, que vu le rapport des forces et l’aiguisement de la crise du capitalisme, ne pas remettre en cause la domination capitaliste, c’est se condamner à faire la politique dont le capital a besoin. De ce point de vue les mencheviks avaient montré la voie.

La deuxième question c’est celle de la force sociale capable d’entrainer derrière elle l’ensemble des couches sociales victimes du capitalisme monopoliste. C’est comme vous le savez l’objet d’une intense campagne idéologique de la bourgeoisie, de la social-démocratie à son service et des révisionnistes. Il n’y aurait plus que des « citoyens », des « classes moyennes », des « consommateurs ». La classe ouvrière, le prolétariat, serait devenue un résidu, elle serait en voie de disparition ou aurait perdu son importance. Mais au-delà du fait que le prolétariat, la classe ouvrière, chez Marx, sont des réalités dynamiques, qui ne peuvent être envisagées que dans leur rapport avec le développement des forces productives, de toute manière il y a toujours la production de marchandises, les profits capitalistes ne naissent pas du ciel mais de l’exploitation du travail salarié. Et si les producteurs cessent le travail, la production cesse. Par conséquent même s’il était vrai (et c’est faux) que le prolétariat diminuait en nombre, cela ne changerait strictement rien au fait qu’il s’agit de la classe sur laquelle repose le développement social, la classe fondamentale qui s’oppose à la classe bourgeoise en permanence. Ici aussi on retrouve, sous des formes nouvelles, l’argumentation des mencheviks contre les bolcheviks comme quoi le poids numérique de la classe ouvrière était en fait insuffisant pour envisager une révolution socialiste. C’est le rôle du prolétariat dans la contradiction capitaltravail qui fait que notre parti considère comme prioritaire son implantation dans les centres prolétariens.

La troisième question c’est celle du rapport entre les tâches démocratiques et la question de la Révolution socialiste : comment articuler les mots d’ordre susceptibles de mobiliser la classe ouvrière et les masses populaires sur la base de leurs aspirations immédiates et la nécessité de lutter contre le Capitalisme comme système, pour établir les bases d’une société communiste à son stade socialiste ? Les bolcheviks et Lénine en 1917 nous ont montré que loin de s’opposer, ou de constituer des stades intermédiaires, où chaque victoire partielle serait un pas en avant vers le stade suivant, il fallait lier les deux : c’est ainsi que la question de la paix, celle de la terre, de la satisfaction des revendications, et de la mise à bas définitive du régime tsariste (la question de la démocratie pour les masses) n’ont jamais été posées en elles-mêmes, comme des fins en soi ou des tâches constituant autant de stades pour accumuler des forces ; au contraire dans les thèses d’avril, Lénine a montré que l’ensemble de ces questions vitales pour les travailleurs et la paysannerie ne pouvaient trouver de solution sans que soit engagée la lutte pour le pouvoir soviétique , c’est-à-dire pour la révolution socialiste. Par là même Lénine a démontré que la question des alliances dans la révolution n’est pas celle de l’alliance avec tel ou tel parti, où l’un ou l’autre abandonne plus ou moins son programme, mais une alliance entre la classe ouvrière et les couches sociales non-exploiteuses sur la base de leurs intérêts contre le capital. C’est plein d’enseignements pour aujourd’hui pour articuler la lutte pour sortir de l’UE, de l’Otan, pour la paix et la défense des droits et conquêtes sociales comme les retraites, la sécurité sociale, pour en finir avec la Constitution antidémocratique, pour la préservation de l’environnement, avec la lutte pour la révolution socialiste. Car au bout du compte c’est bel et bien le pouvoir de la classe ouvrière, la socialisation des moyens de production et d’échange, la planification centralisée et démocratique qui peuvent assurer la sortie de la crise qui n’est rien d’autre que la crise du capitalisme. Toute l’expérience du mouvement ouvrier en fait d’ailleurs la démonstration : même lorsque le rapport des forces a permis de grandes avancées sociales, comme à la Libération, en 1968, celles-ci sont remises en cause dès que le rapport des forces change, quand elles ne sont pas détournées pour tenter d’intégrer le prolétariat au système d’exploitation ! Il faut ajouter à cela que le renversement du socialisme a vu pulvériser dans les ex-pays socialistes toutes les conquêtes des travailleurs, comme quoi le capitalisme de par son essence même n’a pas d’autre alternative que d’exploiter, exploiter, exploiter encore.

Quant à l’idée que sous prétexte de faiblesse, de recul de la conscience révolutionnaire, ou de danger réactionnaire voir fascisant, il faudrait se rallier à des courants politiques petits bourgeois prêts à supplanter la social-démocratie traditionnelle pour faire la même politique, elle est particulièrement dangereuse. De fait elle tend non seulement à conforter l’idée que le capitalisme pourrait être amélioré, mais elle accentue la faiblesse actuelle de la conscience de classe en mettant la classe ouvrière à la remorque de la petite bourgeoisie. Celle-ci la détourne de la lutte contre le capital sous prétexte qu’aujourd’hui la crise serait due à la seule finance et à la spéculation, que l’important serait la crise écologique, et que l’objectif serait de partager les richesses (ce qui sous-entend qu’on partagera mieux avec les capitalistes), qu’en étant ferme avec l’UE on pourra l’améliorer, et que la question de la production est devenue un phénomène secondaire, que la classe ouvrière est en train de disparaître. Au bout du compte le ralliement à de telles positions ne peuvent conduire qu’à un nouvel affaiblissement du prolétariat. C’est la raison pour laquelle notre parti, a décidé de ne soutenir aucun candidat aux élections présidentielles et donc pas Mélenchon et son programme Syriza à la française. Notre mot d’ordre est « Pour les Élections Présidentielles, renforcer vos syndicats sur des positions de lutte de classe et rejoignez notre Parti pour préparer l’avenir » !

Enfin nous estimons nécessaire de populariser la réalité de la révolution d’octobre, ainsi que du socialisme réel face aux campagnes de dénigrement qui se préparent. C’est un terrain où l’opportunisme va jouer sa partition. Et c’est aussi une leçon de la révolution d’Octobre et du bolchevisme qu’il n’y a pas de lutte pour la révolution sans lutte contre l’opportunisme.

Il est vrai qu’aujourd’hui pour une large part nos idées paraissent isolées, utopiques, loin des réalités. Nous ne croyons pas que cela soit vrai en profondeur. La crise du capitalisme fait se poser beaucoup de questions. Nous sommes toujours, rien ne démontre le contraire, dans l’ère du passage du capitalisme au communisme, le capitalisme se révélant incapable de régler ses propres problèmes et faisant peser des menaces mortelles sur l’humanité.

La révolution semble loin, mais la réalité objective nous montre qu’elle n’a jamais été si proche. Mais pour cela il faut que les communistes jouent leur rôle de communistes, leur rôle d’accoucheurs de la nouvelle société, et non celui d’aide-soignant du capitalisme sénile sous prétexte que le moins pire serait meilleur.
En janvier 1917, en Suisse, Lénine expliquait à la jeunesse ouvrière suisse : « ... ces bouleversements ne pourront se terminer que par l’expropriation de la bourgeoisie et la victoire du socialisme. Nous, les vieux, nous ne verrons peut-être pas les luttes décisives de la révolution imminente. Mais je crois pouvoir exprimer avec une grande assurance l’espoir que les jeunes, qui militent si admirablement dans le mouvement socialiste de la Suisse et du monde entier, auront le bonheur non seulement de combattre dans la révolution prolétarienne de demain, mais aussi d’y triompher. » (Lénine oc. T23, p. 277).

10 mois plus tard il était Président des Commissaires du peuple de la Russie Soviétique !

La victoire est au prolétariat si nous les communistes savons être des marxistes-léninistes conséquents ; rien ne nous sera donné, il faut être à la hauteur de notre idéal !
Vive la révolution d’Octobre !
Vive le communisme, la jeunesse du monde !

Ci-dessous un bref compte-rendu de cette conférence :

Le 23 janvier 2017 à Bruxelles s’est déroulée la 18ème Conférence des partis communistes et ouvriers d’Europe. 41 partis y ont participé, et quatre se sont excusés en envoyant leur contribution. Cette réunion a été organisée par la fraction euro-parlementaire des camarades du Parti communiste de Grèce. L’ordre du jour était le 100ème anniversaire de la Révolution d’Octobre et l’activité des communistes aujourd’hui.

Le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoumpas, a ouvert la conférence. Il a mis l’accent entre autres sur le fait que parmi les tâches des communistes aujourd’hui, il fallait faire face à la campagne anti-communiste de l’UE, faire connaître aux travailleurs la vérité sur le socialisme au cours du 20ème siècle, d’une façon objective, sans l’idéaliser, et débarrassée des calomnies de la bourgeoisie.

De nombreux intervenants ont souligné que les changements contre-révolutionnaires ne modifient pas pour autant le caractère de notre époque : c’est celui du passage du capitalisme au socialisme. La barbarie capitaliste n’est pas l’avenir de l’humanité, notre siècle sera marqué par un nouvel essor du mouvement révolutionnaire mondial et de nouvelles révolutions socialistes.

Le 24 janvier s’est tenue d’autre part la conférence annuelle de l’Initiative des Partis communistes et Ouvriers d’Europe. Il a été souligné l’importance pour les partis communistes de resserrer leurs liens, et d’importantes décisions ont été prises pour l’année en cours, en particulier le soutien apporté à la conférence organisée par le Parti Communiste Ouvrier Russe et le PCUS au mois d’août prochain à Léningrad, le projet de conférence pour la victoire contre le nazisme le 9 mai, contre l’anticommunisme dans l’UE, en particulier en Hongrie, en Bulgarie et en Pologne.

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