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Assurance-chômage : l'indécence d'un acharnement ! - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Assurance-chômage : l’indécence d’un acharnement !

Trois mois après le second tour de l’élection présidentielle de 2022, le mal élu Emmanuel Macron accentue toujours plus sa politique réactionnaire, antisociale, anti-ouvrière et antipopulaire au service des monopoles : Le 7 septembre dernier, Olivier Dussopt, ministre du travail, a présenté une nouvelle réforme de l’assurance-chômage lors du conseil des ministres.

Le gouvernement veut faire adopter cette réforme le plus rapidement possible. Il prévoit le début des débats autour de cette dernière dès la rentrée des parlementaires en octobre. Déjà cinq jours plus tard, le 12 septembre, il recevait les syndicats, en compagnie de sa collègue Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la formation professionnelle, pour leur présenter leur feuille de route ministérielle, qui comprend notamment cette réforme. Les syndicats s’y opposent de manière unanime. Ainsi dans un communiqué commun, la CFDT, la CGT, Force ouvrière, la CFTC, la CFE-CGC, l’Unsa, la FSU et Solidaires ainsi que la Fage, l’Unef, la FIDL, le MNL et Voix lycéenne, dénoncent un projet «  inefficace », « injuste » et qui « risque d’accentuer la précarité notamment de jeunes, alors que seul le taux de chômage de ces derniers a augmenté de 1,3 point ce trimestre. »

Entrons maintenant dans le vif du sujet. Que contient cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage ?

Tout d’abord les modalités d’indemnisation issues de la réforme de 2019, et progressivement entrées en vigueur jusqu’à la fin 2021, sont prolongées jusqu’à fin 2023, alors qu’elles devaient prendre fin le 1er novembre 2022. Pour rappel, la réforme de 2019 a instauré la nécessité, pour un demandeur d’emploi, d’avoir travaillé au moins 6 mois dans les 24 derniers mois (36 derniers mois pour les plus de 53 ans) pour ouvrir des droits à l’indemnisation du chômage. Ce dispositif a déjà fait perdre à bon nombre de travailleurs précaires près de 43 % de leurs indemnités !
Cette première réforme de l’assurance-chômage constitue une importante trappe à précarité pour un nombre croissant de travailleurs à cause du durcissement des conditions d’accès. Et puis, l’introduction de la dégressivité pour les salaires supérieurs à 4500€ brut mensuels en moyenne constitue un cheval de Troie pour de nouvelles régressions à venir.

Mais la nouvelle réforme introduit de nouveaux critères freinant l’obtention des allocations-chômage, notamment la territorialisation de l’indemnisation et la modulation de l’indemnisation selon la conjecture économique, comme cela se fait au Canada : « quand les choses vont très bien, il faut que les règles soient plus incitatives et quand les choses vont moins bien, il faut qu’elles soient plus protectrices  », selon Olivier Dussopt. Les privés d’emploi subiront ainsi une forme de double peine supplémentaire, avec une indemnisation à géométrie variable, selon leur région et selon la conjoncture économique !

Cette réforme est donc encore plus dangereuse pour les travailleurs, car un nombre croissant d’entre eux tombera dans la précarité et l’insécurité sociale et professionnelle.
De plus, les salaires ainsi que les conditions d’embauche, de travail et de vie seront continuellement revus à la baisse pour ceux qui retrouveront un emploi. D’autant plus que les résultats d’une étude récente menée par le comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires (CNTPEP-CGT) a affirmé que «  76% des offres » publiées sur le site de Pôle Emploi sont « illégales », à cause d’« allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur », ainsi que des « conditions de travail dégradées et [des] faibles salaires  », notamment.

Cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage est très clairement révélatrice de la politique de classe des monopoles, menée par Emmanuel Macron et le gouvernement Borne.

Ajoutons à cela le remplacement de Pôle emploi par un nouvel organisme du nom de « France Travail. », qui, constituant un « guichet unique », réunirait les services de Pôle emploi et des missions locales, les Cap emploi (pour les personnes en situation de handicap), l’Apec (pour l’emploi des cadres), les services des départements en charge du Revenu de solidarité active (RSA) et les services formation des Régions.
Une structure ultra bureaucratique, qui dégraderait encore les conditions de travail des agents de Pôle emploi, et favoriserait la modulation des allocations chômage évoquées ci-dessus.

De plus, elle s’accompagnerait de la réforme du RSA, consistant à conditionner le versement de cette prestation à des heures de travail hebdomadaires ; des « bénéficiaires du RSA » promis massivement à l’obligation de travail gratuit 15 à 20 heures par semaine, répondant au rêve du patronat de réduire sa masse salariale…

On voit donc comment la réforme de l’assurance-chômage s’inscrit dans la politique de classe des monopoles, menée par Emmanuel Macron et le gouvernement Borne, pour toujours plus précariser le travail, ainsi que casser les salaires et les conditions de travail et de vie des travailleurs par le renforcement de l’armée industrielle de réserve et la pression exercée par cette dernière. Puisque le chômage et la précarité sont nécessaires aux exploiteurs, leur cause se révèle alors au grand jour.

Le capitalisme-impérialisme n’est pas la solution. Il est LE problème. Fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange entre les mains d’une minorité d’exploiteurs ainsi que sur l’accroissement maximal des profits de ces derniers dans un environnement toujours plus concurrentiel, ce mode de production est de plus en plus incapable de satisfaire aux besoins des travailleurs et des populations. D’abord l’accroissement des profits de la bourgeoisie monopoliste reposant sur une exploitation toujours plus féroce des travailleurs, ces premiers ont donc clairement intérêt à la rendre toujours plus féroce pour extraire toujours plus de plus-value.
Pour terminer, cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage s’inscrit dans un contexte toujours plus délicat, marqué par la flambée des prix des biens de première nécessité, des matières premières et de l’énergie, une crise climatique toujours plus intense et une concurrence internationale toujours plus forte. La pandémie de Covid-19, déclenchée fin 2019, a catalysé la crise générale du capitalisme-impérialisme, le rendant toujours plus destructeur et faisant toujours plus de ce dernier un obstacle au progrès de la société humaine. Heureusement, dans les entreprises comme dans la rue, les luttes des travailleurs s’intensifient continuellement depuis 2020. Les travailleurs de secteurs aussi variés que les industries, les transports, la grande distribution, le nettoyage ou encore l’hôtellerie notamment, se mobilisent et luttent pour des augmentations générales des salaires et de meilleures conditions de travail et de vie. Plus particulièrement concernant la nouvelle réforme de l’assurance-chômage, n’oublions pas la mobilisation exemplaire des comités chômeurs et précaires CGT le 14 septembre dernier.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) exprime son soutien fraternel et inconditionnel à ces luttes et à celles à venir. Il réaffirme aussi la nécessité du renversement révolutionnaire du capitalisme-impérialisme et l’édification du Socialisme-Communisme par le peuple travailleur lui-même. C’est un mode de production fondé sur la propriété collective de tous les moyens de production et d’échange entre les mains de tous les travailleurs de la société, sur la construction de l’appareil d’État des travailleurs sur les ruines de celui des exploiteurs capitalistes, et sur une planification centralisée et démocratique de la production selon les besoins des populations et des territoires. Garantissant le progrès dans toutes les sphères de la société, la précarité et le chômage cesseront d’exister définitivement au profit du plein emploi, de conditions de travail et de vie toujours meilleures et de la promotion sociale. Le Socialisme-Communisme représente l’avenir de la société humaine.

C’est pour cela que notre Parti, à travers ses campagnes intitulées « Accusons le capitalisme », et plus particulièrement celle « pour nos emplois », appelle l’ensemble des travailleurs à lutter notamment pour une réorganisation de Pôle Emploi dans un sens démocratique et contrôlé par les travailleurs eux-mêmes et leurs syndicats, pour une refonte démocratique et sociale du code du travail, pour le CDI comme contrat de travail unique associé à la baisse du temps de travail, pour la hausse des salaires, contre toutes les exonérations de cotisations sociales pour les entreprises, contre les licenciements, contre la casse des outils industriels, ainsi que contre les privatisations tout aussi bien anciennes que futures. Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) l’affirme haut et fort : seule la lutte des travailleurs paie et elle seule permettra d’arrêter la marche des reformes réactionnaires de casse des services publics, de l’assurance-chômage et de la sécurité sociale menées par le gouvernement des monopoles, d’augmenter considérablement les salaires, d’imposer l’arrêt des fermeture d’usines et d’entreprises associé à celle de la casse des outils industriels, d’obtenir de nouvelles conquêtes sociales, ainsi que d’en finir avec le capitalisme-impérialisme et d’édifier le Socialisme-Communisme.

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