Venezuela : Solidarité !
Déclaration du Parti Communiste Révolutionnaire de France
Le Président du Venezuela, Nicolas Maduro, a été la victime d’une tentative d’assassinat au moyen d’un drone lors d’un défilé militaire, le 3 août dernier ; tentative au cours de laquelle 7 militaires ont été blessés. Le Parti Communiste Révolutionnaire de France condamne énergiquement cet acte criminel et la campagne internationale visant à mettre en doute la tentative de crime et à protéger l’opposition réactionnaire.
La réaction vénézuélienne, appuyée par les États-Unis et l’Union Européenne, n’a pas digéré ses défaites politiques successives, elle qui croyait sa victoire assurée en 2016 lorsqu’elle avait gagné les élections législatives. Elle a perdu successivement la bataille institutionnelle visant à subvertir la Constitution, puis, malgré le sabotage économique, l’organisation de la pénurie des principaux biens de consommation, elle a perdu les élections municipales et fédérales, les élections à l’Assemblée Constituante et finalement les élections présidentielles, tandis que les violences de rue, les assassinats et les attentats, ne parvenaient pas à lui redonner l’initiative malgré un battage international exceptionnel pour la soutenir.
Les difficultés politiques de ce gouvernement sont indéniables : elles résultent de contradictions internes, d’un manque de clarté sur les objectifs réels (la réaffirmation du socialisme au niveau du discours étant à bien des égards une manière de ne pas s’engager dans la bataille concrète pour donner l’initiative à la classe ouvrière, et pour s’attaquer à la domination de la bourgeoisie, quelle que soit la fraction ou le segment de celle-ci), de la domination des éléments réformistes dans la sphère de la politique économique, et de tendances à rechercher un compromis acceptable avec la réaction. Il n’en demeure pas moins que la lutte de libération nationale, engagée par l’élection de Chavez en 1998, s’est enracinée profondément, et continue de susciter, malgré un recul, la mobilisation populaire.
Les évènements au Venezuela, la campagne internationale menée, visent à plonger le pays dans le chaos, en divisant les forces de libération nationale, en exacerbant la division entre les forces révolutionnaires, porteuses de la révolution socialiste à faire, encore faibles derrière le Parti Communiste du Venezuela, et les secteurs réformistes de la petite bourgeoisie qui affaiblissent le camp bolivarien par leur politique de classe (licenciements, violation des libertés syndicales, politique économique qui en dernier ressort repose sur les seules épaules des masses populaires, au plus grand bénéfice de la bourgeoisie de l’import-export...).
Confronté à une hyperinflation, le Président Maduro procède à l’envers, en échangeant les billets, sans s’attaquer d’abord aux causes de cette inflation déstabilisante.
Or le temps presse, comme le démontrent les derniers évènements : le processus de libération nationale, s’il ne va pas de l’avant, en se transformant en mouvement révolutionnaire pour la transformation socialiste-communiste de la société, ne peut que s’étioler et au bout du compte s’effondrer, laissant la place à la réaction et au fascisme pour renforcer la bourgeoisie monopoliste.
Cette dernière bénéficie d’ailleurs d’un rapport de force particulièrement défavorable pour la classe ouvrière et même pour les forces démocratiques bourgeoises, comme en témoigne la situation en Argentine, au Brésil, en Équateur, et en Colombie après la capitulation des FARC et l’élection d’Ivan Duque, le protégé d’Uribe, qui va tenter de pousser les FARC à un nouveau recul sur fond d’assassinats par les paramilitaires et les trafiquants de cocaïne.
Il faut d’ailleurs noter que la tentative d’assassinat de Nicolas Maduro a eu lieu une semaine après que le président colombien en poste, Santos, a déclaré que "le président Maduro n’en avait que pour quelques jours" ! Il faut l’extraordinaire malhonnêteté intellectuelle de la presse bourgeoise internationale (dont Libération et Le Monde comptent parmi les fleurons) pour évoquer l’éternelle théorie du complot que chériraient les autorités bolivariennes, quand celles-ci évoquent les implications possibles de Bogota dans les évènements du 3 août !
Mais le summum a été atteint par la campagne visant à nier ces événements, et voulant faire croire qu’il s’agissait soit d’une crise de paranoïa du président Maduro, soit d’une invention pure et simple pour justifier la répression contre l’opposition. E. Macron n’est évidemment pas demeuré en reste, violant les usages diplomatiques, lui dont l’affaire Benalla montre jusqu’où il est capable d’aller dans la duplicité, sans oublier ses relations de complicité avec Netanyahou.
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France renouvelle l’expression de sa solidarité avec le Parti Communiste Vénézuélien, avec la classe ouvrière. Il salue le Président Maduro et lui exprime sa sympathie. Notre parti appelle les travailleurs à ne pas se laisser influencer par les campagnes mensongères contre le processus de libération nationale, et à être vigilant face aux menaces de coup de force fasciste à Caracas, comme à celle d’une intervention étrangère conduite par les États-Unis avec le soutien de l’Union Européenne.