
Primaire de droite : réaction sur toute la ligne !
La droite française, avec ses forces politiques qui sont l’émanation directe de la bourgeoisie, vient de choisir ses candidats : Fillon ou Juppé.
Rappelons tout d’abord la mascarade politique que constitue l’organisation de "primaires", vieille formule américaine de la politique spectacle qui consiste à faire s’affronter sur la scène médiatique des personnalités en lice pour le poste de candidat officiel du parti. Pendant plusieurs semaines, les prétendants vont se retrouver face à face dans des "shows" médiatisés, où tous les coups sont permis pour faire croire à une opposition de fond entre les candidats : scandales, attaques personnelles, promesses démagogiques ou propos populistes pour attirer les foules. Mais ces oppositions verbales ne servent qu’à masquer le consensus qui existe entre tous les candidats des primaires : ils s’accordent tous sur la défense du capitalisme. Les primaires servent aussi à la starisation de la vie politique, à la remise en cause des partis politiques dans leur principe, et à la dilution de l’idée même de programme. En somme, il s’agit, derrière l’apparence de débat, de liquider le débat politique au bénéfice de la présidentialisation.
L’exemple des deux candidats Fillon et Juppé illustre cette mascarade : l’un et l’autre sont des réactionnaires patentés !
Le premier a été le premier ministre de Sarkozy, le second celui de Chirac, attachant son nom à des mesures de destruction de la Sécurité sociale, et ministre des Affaires étrangères de Sarkozy. Quel que soit le candidat final, les travailleurs, les démocrates n’ont rien à attendre de ces deux personnages dont les programmes expriment la volonté du grand Capital de renforcer l’exploitation capitaliste et d’assurer les meilleures conditions pour l’accumulation capitaliste. L’un comme l’autre sont d’ardents partisans d’une politique agressive et belliciste de l’impérialisme français.
Le programme économique et social de Fillon est très proche (la démagogie en moins) de celui du Front National. Le ralliement à sa candidature de la « droite décomplexée », celle de « la Manif pour Tous », des sarkozystes, est de ce point de vue caractéristique.
Quant à Juppé il serait dangereux pour la classe ouvrière de s’illusionner. Sa politique s’inscrirait, s’il était élu, dans le même moule. Ce que ferait tout autant un candidat du Parti socialiste, comme l’expérience vient une fois de plus de nous l’enseigner.
Ces élections présidentielles n’apporteront aucune solution aux problèmes de la classe ouvrière et du peuple. D’ores et déjà il faut se préparer, s’organiser, renforcer le mouvement syndical sur des bases de classe en écartant les bureaucrates et les opportunistes, participer à la reconstruction du mouvement révolutionnaire en rejoignant le Parti Communiste Révolutionnaire de France !
Paris, le 21 novembre 2016