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Non à la casse des lycées professionnels ! - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Non à la casse des lycées professionnels !

Dans le cadre de leur politique de réaction sur toute la ligne, Emmanuel Macron et le gouvernement Borne n’épargnent pas l’Éducation nationale. Macron porte en effet, comme un des piliers de son programme politique, un projet de réforme du lycée professionnel, qui concerne près de 650 000 élèves en France, et dont les grandes lignes ont été dévoilées mi-septembre lors d’un déplacement en Vendée.
Cette réforme consisterait notamment à augmenter d’au moins 50% la durée des stages en entreprise, accomplis par les lycéens, au détriment du temps d’enseignement général, à « mieux les rémunérer » à travers une « gratification » de 200 euros mensuels versée par l’État (jusqu’à 18 ans, puis de 500 euros au-delà), et à adapter les formations proposées en lycée professionnel aux besoins locaux en main-d’œuvre des entreprises.
Derrière cette « transformation profonde » de la voie professionnelle, vantée par Emmanuel Macron, se cache le projet politique réactionnaire de former une main-d’œuvre corvéable à merci pour les besoins du patronat.
En effet, l’augmentation du temps de stage passé en entreprise induit que le patronat devrait désormais avoir la main sur la formation des jeunes ayant choisi la voie professionnelle. Alors que le lycée professionnel assure aux élèves des compétences et une qualification leur permettant de poursuivre leur orientation professionnelle dans des métiers reconnus à l’échelle du pays, l’apprentissage patronal promu par la réforme Macron imposerait à ces jeunes, souvent issus de milieux populaires, d’être cantonnés à des postes de travail, la plupart du temps marqués par la précarité et par des salaires de bas niveau.
De plus, la casse des enseignements généraux dans les lycées professionnels renforcerait les inégalités entre élèves des filières générales et ceux des filières professionnelles, dans l’accès à la formation et à la culture. Cela affecterait non seulement la mobilité sociale des élèves des filières professionnelles mais aussi le droit de ces futurs citoyens à pouvoir s’émanciper par l’accès à la culture, à l’art et au sport.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la politique menée depuis plusieurs décennies par les gouvernements successifs concernant l’Éducation nationale : pensons à la réforme Blanquer de 2018, qui a accru la mise en concurrence entre lycées, cassé le baccalauréat en tant que diplôme national et premier grade universitaire, et renforcé le poids des déterminismes sociaux et de genres. Et avant cette réforme, citons par exemple la loi Fillon de 2005 et son « socle commun de compétences », l’assouplissement de la carte scolaire et les suppressions massives de postes de professeurs sous Sarkozy et sous Macron, la réforme Vallaud-Belkacem du collège sous Hollande, sans oublier les effets catastrophiques de la mise en place de ParcourSup comme machine à trier et à décourager les futurs étudiants, etc.
Cette réforme du lycée professionnel s’inscrit donc clairement dans la continuité de la politique réactionnaire de la bourgeoisie des monopoles, visant à réduire le rôle de l’école publique à constituer une main-d’œuvre plus facilement exploitable, et à renforcer la ségrégation sociale dans l’accès aux études supérieures.
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France s’associe donc pleinement à la riposte organisée depuis le mois d’octobre, et salue le succès de la grève du 18 octobre 2022, à laquelle ont appelé la plupart des syndicats de l’enseignement professionnel. Il soutient également les lycéens qui ont engagé un mouvement de protestation contre ce projet de réforme, contre la réforme Blanquer et contre ParcourSup, en bloquant près d’une centaine de lycées, et en agitant des pancartes et des banderoles aux slogans évocateurs comme « Travaille, consomme et ferme ta gueule ! ». Ces jeunes ont bien conscience qu’ils sont des travailleurs en devenir, et que l’école est une meilleure voie que la voie patronale pour les préparer à entrer dans le monde du travail.
La réforme du lycée professionnel, comme toute la politique de classe des monopoles sur l’Éducation nationale, montre que, loin d’être la solution, le capitalisme-impérialisme et son évolution constituent LE problème. Fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange, sur l’exploitation toujours plus féroce des travailleurs, et sur l’accroissement infini des profits au bénéfice de la minorité d’exploiteurs, ce mode de production se révèle incapable de répondre aux besoins de la société et de permettre l’épanouissement socio-professionnel de chacun. Confronté à une intensification toujours plus aiguë de sa crise générale, le capitalisme-impérialisme multiplie les réformes réactionnaires comme celles de la voie professionnelle, de l’assurance-chômage ou des retraites, pour accroître l’exploitation par le blocage des salaires, la précarité et l’allongement du temps de travail.
Il nous faut penser cependant qu’une alternative politique à ce régime d’exploitation est possible ; mais cette alternative ne pourra se concrétiser que sous le Socialisme-Communisme, mode de production fondé sur la propriété collective des moyens de production et d’échange entre les mains des producteurs de richesses, et sur un État les représentant exclusivement. C’est cet État socialiste, et non pas l’État bourgeois, qui saura donner à tous les jeunes l’accès véritable et durable à l’éducation, à la formation, à la culture et au sport.
Alors qu’une nouvelle journée d’action pour la défense du lycée professionnel est annoncée pour le 17 novembre 2022, le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) exprime tout son soutien à la lutte des enseignants et des élèves des lycées contre ce projet de réforme réactionnaire préparée par Macron et le gouvernement Borne, au service des monopoles.
Pour que cette lutte puisse s’amplifier et faire reculer le gouvernement, il paraît nécessaire que se constitue un front unissant les personnels de l’Éducation, les lycéens et les parents d’élèves. Et au-delà, il s’agit bien de généraliser la lutte à la défense de l’école publique et des droits sociaux attaqués de toutes parts, en ciblant le premier responsable de ces attaques, à savoir le capitalisme.

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