Migrants : naufrage, canicule..., quel respect de la vie humaine ?
Le drame survenu jeudi 25 juillet, pour plus de 100 migrants naufragés au large de la Libye, nous rappelle qu’en France aussi, la vie des hommes, femmes et enfants contraints de quitter leurs pays, est de peu d’importance aux yeux de nos décideurs politiques.
Pour preuve ce qui s’est passé à Bordeaux le 23 juillet, alors que la ville devait battre son record absolu de chaleur : la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, a entrepris la mise à la rue de plusieurs centaines de migrants (environ 300), laissant livrés à eux-mêmes, sous la canicule, des hommes, des femmes et des enfants expulsés de leurs squats de fortune.
Le PCRF dénonce ce scandale d’inhumanité, et salue la mobilisation et l’accueil organisés par des organisations syndicales et associatives ; citons notamment la CGT, qui a accueilli dans ses locaux une cinquantaine de personnes, dont un nourrisson et 13 enfants, avec des moyens particulièrement précaires. « Ce ne sont pas des conditions dignes, les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités, mais la préfète est hermétique au dialogue », a affirmé un responsable de la CGT. Évoquons aussi l’association "Athénée libertaire", qui offre douche et repas à ces réfugiés, mais là encore, il ne peut s’agir d’une solution pérenne.
Malgré cette situation indigne et scandaleuse, la préfète de Gironde a manifesté sa volonté de « démanteler le plus (grand nombre) possible » martelant que « l’évacuation, c’est la solution », ce qui fait craindre le pire à Bordeaux.
Rappelons que ces migrants, venus d’Afrique (Ghana, Algérie, Maroc…), sont d’abord des victimes des politiques impérialistes ; en effet, la plupart s’expatrient pour fuir la guerre, la misère, les conditions invivables créées par des régimes autoritaires et corrompus, imposés par l’impérialisme pour mettre la main sur leurs ressources, exporter les capitaux de leurs monopoles, et étendre leurs marchés.
Rappelons qu’arrivés en France, ils sont ensuite soumis aux caprices de leurs employeurs, et utilisés comme main d’œuvre surexploitée, permettant de casser les salaires et les droits de l’ensemble des travailleurs du secteur (notamment dans le BTP ou la restauration).
Tout cela montre que le discours d’opposition entre travailleurs français et étrangers est à la fois mensonger et réactionnaire. Tous les travailleurs souffrent, à différents degrés et à différents niveaux, du capitalisme et de l’impérialisme : on casse le Code du travail, l’accès aux services publics y compris vitaux comme celui de la santé, la sécurité sociale, etc., sous prétexte qu’il n’y a pas d’argent et que ça coûte un « pognon de dingue ».
Mais il y a de l’argent pour développer et produire des armes, financer des expéditions militaires dans le monde, et en conséquence apporter la guerre, la réaction, la misère, l’obscurantisme et la corruption dans des pays que des milliers d’habitants sont finalement contraints de fuir au péril de leur vie.
On le voit, l’ennemi commun de tous les travailleurs, c’est le capitalisme, qui est devenu, à son étape ultime de l’impérialisme, le plus criminel pour l’ensemble de l’humanité, en même temps que pour la planète elle-même.
C’est donc ensemble que les travailleurs doivent lutter pour jeter à terre ce régime pourri et assassin, afin de construire une société où les travailleuses et travailleurs s’érigeront en classe dirigeante de la société, socialiseront tous les moyens de production et d’échange, et planifieront l’économie et la production démocratiquement en fonction des besoins des populations.
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) apporte son soutien à la bourse du travail CGT de Bordeaux, à l’Athénée libertaire, et à toutes les organisations qui œuvrent pour construire la solidarité et l’unité des travailleurs contre le capitalisme et l’impérialisme.