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Délestage des urgences à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois : NON à la casse de l'hôpital public ! - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Délestage des urgences à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois : NON à la casse de l’hôpital public !

La pandémie de Covid-19 n’a pas servi de leçon. Depuis samedi 22 avril, les urgences de l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois (93) ont entamé une opération de délestage. Du 22 au 24 avril en journée, puis tous les soirs de 18h à 8h jusqu’au 2 mai, l’établissement a été contraint de délester les patients piétons arrivant aux urgences. Seuls ceux transportés par le Samu et les pompiers ont pu être pris en charge. « Les patients sont invités à contacter le 15 pour être orientés dans un établissement qui assurera leur prise en charge » a précisé l’hôpital dans un communiqué.

Il y a de récents précédents : l’hôpital Lenval à Nice (06) a procédé à un tri des patients aux urgences lors de l’épidémie de bronchiolite de fin 2022 ne gardant « que [les cas] les plus graves et on [a] fait retourner à domicile les patients qui pourront attendre  », selon le docteur Philippe Babe ; le service des urgences de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône (69D) n’accueille que les urgences vitales depuis le 7 avril 2023. Cela représente un danger toujours plus mortel pour les patients. Début avril au CHU Grenoble-Alpes, un homme de 91 ans a été admis aux urgences et est décédé alors qu’il attendait un lit d’hospitalisation en gériatrie depuis 3 jours. Ce tragique événement fait actuellement l’objet d’une pétition intitulée « Non à la fermeture des services d’urgences des hôpitaux publics  » sur change.org : vous pouvez la lire puis la signer en cliquant ici. Dans le même CHU en décembre 2022, une femme a été retrouvée morte aux urgences au bout de 3 jours après avoir attendu un lit en psychiatrie. Selon un sondage Elabe publié début d’année, 73% des sondés pensent que le système de santé s’est dégradé ces dernières années. En forte hausse depuis octobre 2021, 1 sur 2 déclare avoir un accès compliqué aux soins sur leurs lieux de vie, avec des différences spatiales et sociales, car les difficultés d’accès aux soins demeurent beaucoup plus importantes dans les communes rurales et les petites agglomérations (17% aucun accès contre 59% accès compliqué) que dans les grandes (7% contre 45%).

Si le manque chronique de personnels et de moyens dont souffre l’hôpital public, avec la multiplication et le renforcement des déserts médicaux, est responsable de l’engorgement des services d’urgences, la politique du gouvernement Macron-Borne aggrave le problème. Avec la loi du 26 avril 2021 appliquant un plafonnement des salaires des médecins intérimaires de l’hôpital public à 1 390 euros brut la garde de 24 h et élargissant la capacité de prescription de certaines professions paramédicales (kinésithérapeutes, ergothérapeutes et orthophonistes), une proposition de loi «  portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » permet un accès direct aux infirmiers aux pratiques avancées (IPA), aux kinésithérapeutes et aux orthophonistes, avec un élargissement de leurs compétences, comme le renouvellement d’ordonnances pour les kinésithérapeutes et ou même la primo-prescription pour les IPA. En plus de contribuer activement à la casse de l’hôpital public et du système de santé en aggravant le manque de personnels, ces 2 lois en plus de sur-saturer les professions paramédicales, qui sont déjà en tension, instaure le danger d’une médecine à 2 vitesses pour les patients. La politique du gouvernement Macron-Borne continue et aggrave clairement celle en vigueur depuis plusieurs décennies.

Depuis plusieurs décennies, les différents gouvernements successifs ont mené une politique de casse de l’hôpital public. L’adoption en 2004 de la T2A, au détriment de la dotation globale de financement forfaitaire, a ouvert la voie à la marchandisation des soins médicaux. Cette logique s’est renforcée avec l’adoption de la loi Bachelot en 2007 qui, prévoyant une nouvelle gouvernance pour les hôpitaux publics exercée par un directeur aux pouvoirs étendus, transformant le conseil d’administration de l’hôpital en conseil de surveillance, limitant la place des collectivités territoriales dans la gouvernance hospitalière, a aussi accéléré l’autonomie des établissements publics de santé. Il en a résulté un manque de moyens matériels et humains qui a vu les conditions de travail et de vie et les salaires des personnels soignants se dégrader continuellement et parallèlement à la sécurité des patients. Selon Christophe Prudhomme, de l’Association des médecins urgentistes et de la CGT santé, « ce manque d’effectifs se traduit par des morts. » « Il y a [aussi] une fuite des personnels de l’hôpital, un manque de personnels formés » et qu’il faut « recruter et […] former en rendant [les] métiers [de la santé] attractifs, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle » et que « les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux et font de moins en moins de visites à domicile  » en ville. L’hôpital public fonctionne à flux tendu en permanence. Ces conditions associées aux inégalités territoriales sont aussi responsables des déserts médicaux : le développement du service public de la santé associé à celui harmonieux des territoires peut permettre de résoudre ce problème. Cependant cela est empêché par l’importation des logiques capitalistes dans l’hôpital public. La politique de classe de la bourgeoisie des monopoles consiste très clairement à aligner l’hôpital public sur les établissements privés de santé et à développer la pratique privée de la médecine. D’autant plus que la santé constitue un secteur très lucratif. Le groupe Elsan, 1er opérateur de santé privé en France, gère 140 établissements répartis sur toute la France et a généré 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Le groupe Ramsay France, filiale du monopole australien Ramsay Health Care, possède 124 établissements et a engrangé un chiffre d’affaire de plus de 4300 millions d’euros en 2022 contre plus de 4000 millions d’euros précédemment. Des monopoles capitalistes français investissent dans ce secteur, comme Axa, CNP Assurances et la famille Bettencourt-Meyers( l’Oréal) via Tethys Invest qui sont actionnaires à plus d’un tiers, avec d’autres, d’Elsan. On peut aussi citer l’exemple de Ramsay santé qui, en plus des 50,91% des parts détenues par Ramsay Health Care, est détenu à 38,40% par une filiale du Crédit Agricole nommée Predica.

Le problème est alors ainsi tout identifié.

Le capitalisme-impérialisme démontre encore une fois qu’il est la cause de nos souffrances et qu’il n’est pas la solution, mais bien LE problème. Fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange entre les mains d’une minorité d’exploiteurs et sur l’accroissement de leurs profits par l’exploitation du travail salarié dans un environnement concurrentiel, ce mode de production est toujours plus incapable de répondre aux aspirations de la classe ouvrière et des couches laborieuses et populaires. D’autant plus qu’à mesure que s’aiguise sa crise générale et systémique, ce mode de production fragilise les systèmes de santé au nom de la rentabilité à tous prix, fertilise le terreau de l’obscurantisme ainsi que de la méfiance envers la médecine et multiplie les risques d’émergence de zoonoses (comme le covid-19) due au saccage des écosystèmes et de l’environnement qu’elle opère pour accentuer l’extraction de matières premières et à l’agriculture intensive. La solution réside dans le socialisme-Communisme. Fondé sur la propriété collective de tous les moyens de production et d’échange entre les mains de tous les travailleurs de la société, sur la construction de leur appareil d’État sur les ruines de celui de la bourgeoisie des monopoles afin d’exercer leur dictature de classe sur les exploiteurs et sur une planification centralisée et démocratique pour répondre aux besoins des populations et des territoires, ce mode de production fera émerger une autre politique et qu’un autre choix de société alternatif pour répondre aux besoins et aux aspirations des travailleurs. Premier État socialiste au monde, l’Union soviétique en apporte la démonstration complète. Dans son ouvrage publié en 1947 et intitulé « La médecine et la santé en Union soviétique », le docteur Henry Ernest Sigerist expose un système de santé qui était pourvu de tous les moyens matériels et humains nécessaires à son fonctionnement. De plus le système de santé était administré démocratiquement par les travailleurs de la société, puisque « les pouvoirs et fonctions du soviet de village » comprenaient notamment la supervision de « tous les hôpitaux et installations sanitaires qui sont maintenus sur le budget du soviet », l’application de « toutes les mesures nécessaires pour l’organisation de l’inspection sanitaire et de lutte contre les maladies vénériennes » et « supervise les activités des mutuelles. » Concernant les grandes villes, « administrées par des soviets de ville », « les soviets de ville […] organisent divers départements » dont « le département sanitaire [qui] est l’un des six départements obligatoires » et qui « contrôle des installations médicales […] tant préventives que curatives. » Toute l’administration médico-sanitaire du pays se subdivisait pour « se rapprocher des populations et mieux connaître leurs besoins individuels. » Un dernier mot doit être porté sur les comités locaux qui, élus par tous les travailleurs dans les entreprises soviétiques, collaboraient avec les médecins pour améliorer les services médicaux fournis par leur entreprise ainsi que la santé des travailleurs et de leurs familles. Tout est dit.

Toute la démarche du Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) repose sur la démonstration que le capitalisme est la cause de tous les maux et que seul le Socialisme-Communisme permettra de résoudre les problèmes et les enjeux auxquels est confrontée la société humaine. C’est pour ces raisons que nous avons lancé les campagnes « Accusons le capitalisme », dont notamment celle « pour une santé gratuite, de qualité et accessible » avec des axes de luttes comme ceux contre l’abaissement des budgets pour la santé, pour la suppression de la T2A, pour le paiement immédiat du reliquat des sommes non versées à la Sécurité Sociale par le patronat avec relèvement de 5%, pour la réouverture des hôpitaux, des maternités, des lits de chirurgie, des lits de médecine, des dispensaires de ville et de proximité, pour la revalorisation et l’augmentation de 15% des grilles indiciaires de tous les agents de la fonction publique hospitalière et des établissements de santé privés non lucratif associé à des embauches massives, pour la priorité et les aides publiques données aux établissements publics de santé et à ceux privés qui adhéreront au pôle public de santé, ainsi que pour la défense de la Sécurité Sociale qui doit être réformée et retourner sous le contrôle exclusif des travailleurs élus par l’ensemble des branches laborieuses et retraités. C’est aussi pour cela que nous avons lancé des initiatives sur les 100 ans de la naissance de l’URSS, le 22 décembre 1922, comme celle à Saint-Denis (93) le 14 janvier 2023 et dont vous pouvez retrouver les interventions ici et ici. Pour finir, nous vendons à 4 euros notre brochure intitulée « La Médecine et la Santé en Union soviétique », composée d’extraits commentés du fameux livre éponyme du docteur Henry Sigerist et qui permet d’apprécier toute la nécessité d’un tel ouvrage aujourd’hui pour fournir des informations intéressantes sur le système médical et sanitaire sous le régime socialiste-communiste. Le capitalisme menace l’hôpital public. Accusons-le et renversons-le.

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