
Halte à la privatisation de la SNCF !
Ce n’est un secret pour personne, depuis des décennies, le pouvoir en place, en bon exécuteur des directives du Capital, n’a qu’une seule politique : satisfaire l’appétit de profits de la bourgeoisie, des monopoles, sous la houlette de quelques-uns : l’oligarchie financière.
Macron, comme tous ses prédécesseurs de droite ou de gauche, a pour mission de mettre en œuvre leur politique visant à servir leurs intérêts. Pour ce faire, tous les moyens de l’État sont mobilisés : la suppression de tous les acquis sociaux obtenus par nos anciens au prix de dures et nombreuses luttes (1936, 1968 etc.), santé, éducation, conditions de travail, salaires, retraites, allocations chômage, services publics en voie de privatisation pour la satisfaction des actionnaires au détriment des usagers.
La SNCF n’échappe pas, bien sûr, à cette stratégie réactionnaire planifiée de longue date (privatisation rampante). « On nationalise les dettes et on privatise les profits ». Pourtant l’histoire des chemins de fer nous apprend que la gestion privée, toujours guidée par la recherche du profit maximum, conduit au désastre.
C’est ce qui a motivé, avec la poussée du Front populaire et la lutte des cheminots, à la nationalisation et la création de la SNCF en 1937. Après l’héroïsme des cheminots dans la lutte contre le nazisme, le réseau très endommagé a été reconstruit grâce à leur courage et à leur abnégation, pour devenir, quelques années plus tard, la première compagnie publique ferroviaire au monde pour sa modernité, sa qualité, sa ponctualité et sa sécurité.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Quel est le résultat des différentes réformes de structures successives ?
Après le projet de loi Nègre/Maurey, les assises des mobilités, le rapport Duron, accompagnés automatiquement de suppressions de postes, le bilan est éloquent : accidents à répétition, retards exorbitants et répétés, usagers excédés, trains supprimés par manque de matériel ou de personnels, désertification (certains départements comme l’Ardèche n’ont plus de trains voyageurs), voies non entretenues par manque de moyens (accident de Brétigny)... Loin d’en tirer les leçons, malgré les avertissements des cheminots et de leurs organisations syndicales, l’État applique imperturbablement sa politique désastreuse conforme aux diktats de l’UE , elle aussi tout comme l’État, véritable instrument au service du Capital.
Nouvelle étape de la privatisation, le rapport Spinetta a été présenté officiellement le 15 février 2018. Depuis, le gouvernement a décidé de passer en force pour appliquer cette politique de destruction de la SNCF par ordonnances. Quels en sont les grands axes ?
Ouverture à la concurrence
Fermeture programmée de 4000 à 9000 km de lignes d’ici 2026
Filialisation du fret SNCF
Transformation des EPIC Mobilité et Réseau en sociétés anonymes
Possibilité de mettre un terme aux recrutements à statut
3000 suppressions de postes prévues.
La fédération des cheminots CGT estime qu’il s’agit d’un véritable sabordage de l’entreprise nationale.
Dans ces conditions la manifestation nationale des cheminots du 22 mars 2018 est pleinement justifiée.
Le PCRF soutient cette initiative et appelle ses militants et ses adhérents à tout mettre en œuvre pour assurer sa réussite, pour exiger le retour à l’unicité de l’entreprise avec les moyens financiers permettant d’assurer un service public de qualité, avec réouverture des lignes et des gares fermées.
Le soutien à la lutte des cheminots doit s’inscrire dans un mouvement de solidarité plus large. Car, à travers la mise en cause de la SNCF, le gouvernement vise la suppression définitive de tous les acquis sociaux obtenus par la classe ouvrière. Les communistes révolutionnaires répondront présents.
La renationalisation de tout ce qui a été privatisé peut apparaître comme la bonne solution immédiate, mais sans perdre de vue qu’en l’état actuel des choses du système capitaliste, elle demeurerait une nationalisation étatique au service du Capital.
C’est pourquoi la satisfaction des besoins de transports des travailleurs passe avant tout par leur victoire sur le capitalisme, cause de tous nos malheurs, grâce à des luttes déterminées, opiniâtres et massives jusqu’à abattre ce système, pour le remplacer par le socialisme-communisme. C’est la tâche à laquelle travaillent sans relâche le Parti Communiste Révolutionnaire de France et ses militants.