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Commémoration du 11 novembre 1918 : "Le capitalisme porte en lui la guerre, ..." - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Commémoration du 11 novembre 1918 : "Le capitalisme porte en lui la guerre, ..."

"... comme la nuée porte l’orage" (Jaurés)

Ci-dessous le texte d’analyse historique que les jeunes du Parti Communiste Révolutionnaire de France adressent à leurs camarades et à la jeunesse de notre pays, à l’occasion du 11 novembre.

Près de 10 millions de soldats tués et 30 millions de blessés. C’est le bilan de la Première Guerre Mondiale, sans compter les épidémies et l’impact sur les familles (orphelins, veuves). Aujourd’hui, les descendants de ceux qui en 1914-1918 se ralliaient à la guerre (PS compris), ont bien du mal à justifier cette boucherie. "Folie nationaliste ? Perte de maîtrise de la situation, logique des alliances ? Protectionnisme ? Rôle des monarchies et ambitions dynastiques ?" Tout pour masquer la réalité de cette guerre, le problème fondamental qui a créé les conditions de cette boucherie, à savoir les contradictions inter-impérialistes et leurs racines dans le capitalisme. « On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour les marchands de canons  » (Anatole France). « La guerre, c’est la continuation de la politique par d’autre moyens » (Clauzewitz)

Le grand développement du capitalisme au XIXe siècle l’amenait à atteindre son stade suprême, l’impérialisme. C’est un stade caractéristique de la domination des monopoles, où d’énormes capitaux ont besoin d’être investis pour fructifier. Les colonies ont été les territoires extérieurs où les investissements ont pu être faits massivement, notamment dans la construction d’infrastructures (chemins de fer, etc) créant des circuits économiques rentables aux capitalistes.

Alors que le globe entier se trouva partagé entre les capitalistes, on peut noter que le développement entre les pays, les territoires, les entreprises et les branches d’industrie n’est pas uniforme. La domination des monopoles aggrave l’inégalité de développement, et le rapport des forces entre les États capitalistes se modifie. Un pays qui est en tête cherche alors à détenir plus de marchés et de colonies, afin d’accumuler toujours plus de capitaux, pour surpasser ses concurrents et les concurrents de ses propres monopoles. Mais puisque le monde entier est déjà partagé entre les grandes puissances impérialistes, un partage nouveau des parts de marché ne peut se faire qu’à l’initiative d’une guerre. Malgré les conventions entre impérialistes – comme par exemple le congrès de Berlin en 1884-1885, en vue de canaliser la concurrence européenne en Afrique centrale, et des cartels internationaux comme celui de l’acier – les oppositions et contradictions s’exacerbent entre eux. L’exemple de la crise de Fachoda entre la France et la Grande-Bretagne en 1898 est notoire, et expose les contradictions entre impérialistes lorsqu’ils veulent absolument acquérir et accaparer des territoires coloniaux pour leurs profits.

Mais c’est entre l’Allemagne d’un côté, la Grande-Bretagne et la France de l’autre, que les contradictions vont s’aiguiser jusqu’à leur terme. L’Allemagne avait dépassé la Grande-Bretagne dans son développement industriel et se lançait dans la course aux colonies africaines vers la fin du XIXe siècle seulement, alors que la Grande-Bretagne et la France étaient déjà les deux grandes puissances impérialistes rivales sur le continent africain. Si en 1907, on en arrive à la formation de deux grands camps hostiles – la Triplice (Allemagne, Italie, Autriche-Hongrie) et la « Triple Entente » (Grande-Bretagne, France, Empire Russe) –, c’est parce que chacune des puissances impérialistes avait choisi son camp en fonction des contradictions inter-impérialistes. La Grande-Bretagne préférait s’allier avec la France et la Russie plutôt que de voir une hégémonie continentale de l’Allemagne. Cette dernière ne pouvait pas s’allier avec les forces impérialistes qui encerclaient les colonies allemandes sur le continent africain, et rechercha alors à renforcer l’alliance des années 1879-1882 avec l’Italie et l’Autriche-Hongrie.

Mais la période fin XIXe – début XXe siècle, c’est aussi le moment où le mouvement ouvrier avait une certaine présence et unité européenne à travers la IIe Internationale. La guerre fut une occasion de briser le mouvement révolutionnaire en retournant les prolétariats les uns contre les autres. Les bourgeoisies ont donc excité à la guerre les ouvriers des divers pays, les empoisonnant de chauvinisme, les détournant de la lutte révolutionnaire. La IIe Internationale fit faillite et se désagrégea lorsque la majorité des partis socialistes ont voté les crédits de guerre, participé aux gouvernements bourgeois, et soutenu activement la « défense de la patrie », trahissant ouvertement les intérêts de la classe ouvrière.

Il est dit dans les médias bourgeois que les forces alliées ont « battu en brèche et jeté hors de France la puissante armée allemande », et que malgré tout, avec ce conflit, des progrès techniques ont été réalisés (en médecine, dans l’armement, automobile, etc). C’est très caractéristique de la propagande capitaliste actuelle, pour masquer le caractère réactionnaire de la guerre, la faute du système capitaliste et des impérialistes, et de trouver malgré tout, que la guerre était un mal pour un bien.. mais pour qui ?

Le 11 novembre n’est donc certainement pas une fête pour les travailleurs et les masses populaires. C’est la commémoration d’une boucherie qui a eu lieu à cause du système capitaliste à son stade impérialiste.

Ce sombre épisode nous enseigne plusieurs choses et doit nous faire réfléchir sur notre époque actuelle.

1. L’exacerbation des contradictions inter-impérialistes est un mauvais présage pour les travailleurs et les masses populaires du monde entier et nous assistons aujourd’hui à un phénomène similaire en Syrie, dans la lutte inter-impérialiste pour le repartage des parts de marché au Moyen-Orient.

2. Ceux qui se réclament du pacifisme bêlant et ne sont aux côtés du peuple qu’en parole, peuvent à tout moment, sous la pression de l’idéologie bourgeoise et de principes chauvins, basculer dans le camp réactionnaire en soutenant activement la bourgeoisie (vote de crédits de guerre, renforcement de l’état d’urgence, etc.)

3. De toute la IIe Internationale à l’époque, c’était le Parti bolchevique qui avait adopté une position marxiste sur la guerre, et qui luttait pour la paix et pour la transformation de la guerre en guerre civile révolutionnaire. À nous aujourd’hui de mener la bataille idéologique contre la guerre impérialiste, contre le capitalisme et pour son renversement révolutionnaire, dans l’optique de créer une nouvelle société fondée sur la propriété collective des moyens de production et d’échange, la fin de la logique destructrice de profits, la solidarité internationale des peuples-travailleurs.

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