
Ascoval : les travailleurs se battent pour leurs emplois...,
... pas pour décerner un satisfecit à quelque monopole que ce soit !
L’annonce du possible maintien de l’aciérie Ascoval, dans le Nord, est le résultat de la lutte déterminée menée par les travailleurs de la Métallurgie et de l’entreprise.
Il est évident, compte tenu des informations entendues le 31 octobre 2018, qu’il est nécessaire d’être vigilant et que la bataille continue. En effet, le projet de reprise présenté par la société Altifort est assorti de telles conditions (délai judiciaire repoussé à décembre, carnet de commandes rempli, financement par les banques des dizaines de millions d’euros manquants pour réorienter l’activité...), qu’aucun responsable politique, au niveau gouvernemental ou local, n’a osé crier victoire.
Que les travailleurs de l’entreprise aient voté la reprise du travail, « pour ne pas désespérer les éventuels investisseurs » peut être compréhensible.
Mais en tant que communistes, nous nous devons de garder un discours offensif et accusateur, d’abord contre le gouvernement macronien au service des monopoles, qui offre des milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises, mais n’irait pas au-delà de 30 millions pour sauver Ascoval ; dans cette situation de casse des emplois, le mot d’ordre de nationalisation sans indemnisation doit être avancé par les travailleurs en lutte contre la fermeture de leur entreprise.
Mais n’oublions pas non plus de cibler le monopole belge Altifort, présenté comme « le sauveur », alors qu’il va d’abord chercher à « être compétitif », en utilisant à la fois la manne des fonds publics et l’exploitation capitaliste des salariés d’Ascoval.
C’est pourquoi le Parti Communiste Révolutionnaire de France exprime sa solidarité avec les travailleurs d’Ascoval et avec l’Union de la métallurgie CGT du Nord.
C’est pourquoi il condamne aussi avec force les pêcheurs en eaux troubles du type de Fabien Roussel, secrétaire de la fédération du Nord du PCF, et que d’aucuns ont présenté comme une alternative à la direction faillie de Pierre Laurent.
En effet, interviewé sur France-Info le mardi 30 octobre, M. Roussel s’est cru obligé de faire le panégyrique de la société belge repreneuse Altifort, véritable « Robin des Bois », selon lui, de la défense de l’emploi !
Que dans les batailles difficiles sur cette question, les travailleurs et leurs organisations utilisent les contradictions existantes au sein de la bourgeoisie, cela ne saurait justifier le ralliement opportuniste, réformiste, de certains secteurs du mouvement ouvrier aux solutions de la bourgeoisie ou à telle ou telle fraction de celle-ci. Car même si l’emploi est sauvé, l’exploitation capitaliste demeure (et peut même s’accentuer au nom de la sauvegarde de l’emploi). Et ce n’est pas le ralliement aux thèses délirantes sur l’opposition entre le capital industriel qui serait bon et le capital financier qui serait mauvais, qui peut masquer que Fabien Roussel a un positionnement qui l’intègre à la social-démocratie internationale. Ce que souligne sa tirade anti-soviétique crapuleuse sous prétexte de… critiquer Macron et sa politique. M. Roussel a le front de déclarer à ce propos que la position du gouvernement est « surréaliste », « rappelant le régime soviétique » ! Faut-il rappeler qu’en Union soviétique, il n’y avait pas de chômage, et que le gouvernement soviétique ne fermait pas les entreprises ! Avec cette petite tirade, au demeurant hors de propos, Fabien Roussel veut-il donner des gages au Parti de la Gauche Européenne et à l’Union européenne en vue de son accession possible à la tête du PCF ? Toujours est-il qu’entre son panégyrique de la société monopoliste belge et sa tirade anti-soviétique, ce qui est révélé, c’est la nature de Fabien Roussel : celle d’un renégat du combat de la classe ouvrière et du communisme. Et cela démasque, s’il en était besoin, l’escroquerie faite au détriment de ceux qui, dans le PCF, ont cru se rallier à une plate-forme alternative à la politique menée par Pierre Laurent et son groupe, comme à celle des ultra-liquidateurs.
On ne reconstruira pas un parti révolutionnaire avec des planches pourries.